Poursuivant, de temps à autre, une entreprise masochiste d’autoflagellation (la même qui m’a poussé jusqu’aux tréfonds en me faisant regarder à nouveau Pierrot le fou et qui me conduira peut-être quelque jour (voile-toi la face, ô jour qui verra cela !) à visionner Le silence
du peu regretté Ingmar Bergman
, j’ai, hier soir, pour me punir d’avoir trop vibré à la première victoire en championnat 2007/2008 du glorieux Olympique de Marseille (dont je suis fervent et inconditionnel supporteur – sans être tout à fait dupe) j’ai, donc, à la nuit tombée, glissé dans mon lecteur, pour la revoir, l’infinie nullité de Cet homme est dangereux
, dont j’avais déjà dit pis que pendre sur le fil de Ces dames préfèrent le mambo
(dont le titre à connotation graveleuse et exotique n’était pourtant pas mauvais).
Mais que c’est nul ! Comment a-t-on pu accorder une bribe de succès – et même un grand succès – à ces histoires à dormir debout, mal ficelées tout autant que compliquées, où les malfrats se fichent des peignées en costard-cravate, sortent indemnes des pires accidents de voiture, boivent deux litres de whisky par séquence, où les femmes succombent toutes au charme (!) d’un Eddie Constantine
au sourire vipérin, à l’œil flou, à la peau aussi grêlée que celle du Général Noriéga (celui qu’on surnomme L’Ananas, du fait des traces de sa petite vérole) ?
C’est artificiel, ennuyeux, convenu, puéril et cruel, tout à la fois.
Que sauver ? Grégoire Aslan
, cauteleux et velouté en malfrat, qu’on était habitué à voir dans l’orchestre de Ray Ventura, mais qui avait su montrer, dans L’auberge rouge
, par exemple que sa rondeur pouvait être inquiétante. Et puis Colette Deréal beaucoup plus séduisante en brune troublante et vraie garce des Années Cinquante qu’en blonde chanteuse des années Soixante qu’elle devint un peu plus tard.
Pas joli, joli…