Confidences pour confidences

confidencespourconfidencesHistoire douce-amère…

Après l’impeccable trilogie Les zozos, Pleure pas la bouche pleine, Le chaud lapin – on n’a rien filmé d’aussi juste sur les états d’âme des adolescents et des jeunes adultes français du début des années 70 – Pascal Thomas, quelques années après a réalisé ce film d’une grande justesse de ton, plus nostalgique et un peu plus amer sur les rapports de famille…

C’est vraiment un très joli film, gris et rose, et plus gris que rose, le récit, sans grands effets ni grandes aventures, de vies abimées, d’espoirs déçus, de lassitudes devant les férocités et les injustices de l’existence, un film doucement accompagné d’une petite musique raffinée mais un peu triste, et d’une tristesse qui n’a rien de vraiment aigre, mais qui égratigne quelquefois le cœur.

confidences_pour_confidences-03Histoire des trois filles d’un couple de petits épiciers, de petits commerçants honnêtes et tendres mais vite perdus devant la difficulté d’élever trois sœurs capricieuses dans la France de la décennie 65-75, où tant de choses changent…

Il y a, comme toujours chez le Pascal Thomas des débuts, beaucoup de sensibilité et d’intelligence des situations, beaucoup de tendresse et d’empathie pour des personnages imparfaits et fragiles, quelquefois ridicules (mention spéciale à Michel Galabru en cousin Gabriel sergent-chef retraité, alcoolique et cocu), souvent touchants (la mère de famille (Laurence Lignères) qui, exaspérée, épuisée et dépassée par les événements, fugue quelques jours, le père (Daniel Ceccaldi), à l’œil d’épagneul triste qui n’a jamais pu voir le mauvais côté des choses, le grand-père (délicieux Henri Crémieux), tout de sagesse et de bienveillance)…

confidences-pour-c-ii-78-01-gTrois filles, trois sœurs dissemblables et proches pourtant, représentant chacune un type féminin : Pierrette, l’aînée et déjà la mère de famille (Carole Jacquinot), Florence, jolie blonde narcissique et séductrice, la star (Elisa Servier) et Brigitte, rêveuse, romanesque, la révoltée (Anne Caudry) qui est celle qui conte l’histoire…

C’est vraiment bien, avec des moments d’émotion, avec un délicat regard sur les chagrins de la vie (l’enfant mort-né de Brigitte), les espérances enfuies, le courage des braves gens, la pluie d’été qui tombe sur les amours qui auraient pu durer…

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