Rasoir.
Plutôt alléché par des critiques et des rumeurs qui étaient assez positives, je me suis passé ça hier soir, surmontant la réticence qui me saisissait devant un titre qui me faisait davantage penser aux oulémas qu’aux exorcistes et ravalant la méfiance que j’ai devant tout film tiré d’une bande dessinée.
J’ai suivi l’intrigue péniblement, tant elle est hachée par cette manie des réalisateurs d’aujourd’hui de montrer qu’ils savent manier les effets spéciaux en vous envoyant dans les yeux et les oreilles des torrents d’images et de sons brutaux (et injustifiés), j’ai trouvé ça d’un niveau idéologique (on ne va tout de même pas écrire spirituel, n’est-ce pas ?) affligeant et je me suis endormi bien avant la fin…
Un bon esprit de mes amis me disait que le film est basé sur un dérivé de la foi catholique ; mmouais… si l’on veut ; ou bien alors, c’est précisément ça le problème : le côté dérivé ! Il me semble que pour que ce genre de films fonctionne, il faut partir sur un minimum dogmatique, se placer précisément dans une logique admise au moins pour les besoins du récit ; c’est bien ce qui donnait à L’exorciste, voire à La malédiction leur qualité.
La Foi et la théologie ne sont d’ailleurs pas les seules bases possibles : un dénominateur commun accepté comme un théorème (un postulat, plutôt) fait tout aussi bien l’affaire : ainsi les Vampires, depuis Bram Stocker reculent devant le crucifix, redoutent les fleurs d’ail, ne supportent pas la lumière du soleil, etc. On peut fort bien transgresser, mais c’est alors une parodie, qui peut, par ailleurs, assumée telle, être talentueuse et donner beaucoup de plaisir : ainsi Le bal des vampires. Mais lorsque, comme dans Vampires de Carpenter, on ne respecte pas les prémisses (ni en théologie, ni en vampirologie !), on ne donne que du spectacle et c’est insuffisant.
Enfin ! Ça m’est insuffisant en tout cas ! Les effets spéciaux au cinéma ne sont pas du tout blâmables, évidemment, lorsque, comme dans Le Seigneur des anneaux, ils sont au service d’une histoire forte et structurée. Mais si c’est pour un truc aussi débile que Matrix, je décroche et baîlle d’ennui…
Question de génération, peut-être aussi ! Vivement Les Visiteurs du soir (annoncé en DVD le 27 mai ! hosannah !) pour voir un vrai Diable crédible, Jules Berry !