Gomorra

gomorraBêtes sauvages.

Je me demande souvent comment il se fait que les hommes s’étant, après des siècles de lutte, débarrassés des bêtes sauvages,  s’offrent le malin plaisir de les réintroduire dans leur environnement ?…

Mais ceci est une autre histoire…

Quoique… en suis-je tellement sûr ? Parce que des bêtes fauves, il y en a, à Naples, et d’autrement plus difficiles à éradiquer que quelques dizaines d’ours et de loups qu’une politique cynégétique convenable permettrait d’anéantir.

Mais comment anéantir la Maffia, protéiforme, enveloppante, terrifiante dans sa simplicité et dans son implication globale ?

Gomorra est un film d’une grande efficacité, où on ne s’ennuie jamais, mais dont les histoires enchevêtrées (dont la cohésion n’apparaît qu’au fur et à mesure) confinent au reportage. C’est un film sec, aussi desséché que la vie pour tous ces gens qui n’imaginent pas même qu’il puisse exister autre chose que la pesanteur du Crime. S’il y a un film sans aucun héros positif (sauf sans doute le jeune homme qui se révolte contre son mentor pollueur), un film sans la moindre lueur d’espoir, c’est bien celui-là.

Et le malheur, c’est qu’il donne envie de mettre un couvercle hermétique sur Naples et de s’enfuir en se bouchant le nez…


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