Hatari !

L’Afrique rêvée

Il existe des globe-trotters qui mettent inlassablement leur pas sur les cinq continents, sautant de l’Océanie à l’Amérique, découvrant le Bélouchistan, puis l’Islande, puis la Patagonie, sans lasser leurs yeux et leur imagination de toutes les merveilles que l’immensité de l’Univers offre à ceux qui le regardent.

Il y a ceux à qui plaît davantage leur petit Liré gaulois et qui se contentent et s’emplissent des paysages mille fois revus, dont ils connaissent chaque repli et chaque méandre.

Il y a ceux qui éprouvent une attirance particulière pour un continent ou une contrée qui, pour de mystérieuses raisons, leur parlent davantage, et qui, sans mépriser la pluralité des beautés du monde, n’éprouvent d’attirance que pour quelques paysages, et nullement pour d’autres…

On dit ainsi, quelquefois, ou on disait, du temps de la défunte École Nationale de la France d’Outre-Mer, qui formait les administrateurs coloniaux, qu’il y avait les amoureux de l’Afrique et les amoureux de l’Asie, et que bien peu de choses réunissaient les uns et les autres….

Eh bien moi, c’est l’Afrique. Parcourue largement, sinon sillonnée, toujours sujet d’émerveillement et d’étonnement… et pas du tout l’Asie, trop étrangère pour m’être étrange…

5Et l’Afrique, pour moi, c’est Hatari ; je sais bien que c’est une Afrique ancienne, celle de Mogambo, d’African Queen, voire des Neiges du Kilimandjaro (et pas du tout celle de L’état sauvage, par exemple) ; c’est celle de la colonisation, des bwanas volontiers condescendants et pourtant amicaux et amoureux de la savane et de la gaieté africaine…

Comme si c’était simple ! Comme si certains n’ont pas porté, en toute bonne foi, ce qu’on appelait jadis « le fardeau de l’homme blanc » !

Tout ceux qui ont vibré à cette histoire simple d’hommes (et de femmes) passionnés d’Afrique, amoureux de la terre d’Afrique, de son parfum, de sa sauvagerie et de sa douceur, reconnaissent en Hatari un des films les plus tendres et les plus chatoyants qui se puissent sur le continent de leurs rêves ou de leurs voyages ; la terre brute, odoriférante, celle de l’aube de l’Humanité, des vertus fortes et de la vie forte…

Ah ! boire, à la nuit tiède tombée son whisky avec John Wayne et Red Buttons (Pocketts), alors qu’on entend au loin les bavardages et les rires complices d’Elsa Martinelli et de Michèle Girardon…Que souhaiter de plus délicieux, en sachant qu’au lendemain on va essayer d’aller capturer un rhino ?…

Leave a Reply