Il ne peut pas y avoir une suite du Pigeon !
Eh bien, les amis, je ne vous suivrai pas, à mon grand dam, dans l’admiration qui semble être portée à cette suite de l’immortel Pigeon, admiration qu’un esprit mal intentionné pourrait d’ailleurs trouver obligée. Et mon 4 à moi est plutôt un 4 de faveur, du fait de la tendresse infinie que j’ai pour le premier film, et pour le plaisir que j’ai eu de retrouver son équipe pathétique de branquignols attachants… Mais à franchement parler, j’aurais plutôt mis, si la chose était possible, un 3,5 penchant vers le 3.
Car je trouve que ça se répète un peu, ça réinstalle les personnages dans leurs habits du Pigeon (c’est normal, me dira-t-on, puisque le deuxième film commence presque immédiatement là où le premier s’achève) sans en approfondir les traits et sans en avoir la verve culottée… (le personnage de Ferribote (Tiberio Murgia), par exemple, est davantage lisse, presque anodin). Dans Hold-up à la milanaise, ce n’est plus le regard attendri que Monicelli nous faisait partager sur des paumés ni bien méchants, ni bien dangereux qui forme l’essence du film, mais bien plutôt les péripéties du vol, qui ne sont ni très originales, ni vraiment rythmées.
Et puis il y a un réel problème technique : j’ai vu que beaucoup des plaisanteries faites tournaient autour des prononciations et des accents (romain, milanais et sicilien) ; et, malgré toute la bonne volonté des sous-titreurs, cet aspect-là ne passe pas du tout ; peut-être une VF intelligemment doublée aurait-elle permis de pallier cette difficulté ; toujours est-il que l’on perd une grande partie du sel du film, et qu’on regarde alors un spectacle jamais ennuyeux, quelquefois un peu forcé, qui n’échappe pas toujours à la bouffonnerie, voire au ridicule, malgré des moments délicieux (la partie de saute-mouton improvisée à l’arrivée des Carabinieri).
Mais bon ! On ne réalise pas tous les jours Le pigeon !