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Au delà de la réalité des aventures de Souha Bechara, il y a une pièce de théâtre écrite par le Libano-Québécois Wajdi Mouawad qui s’appuie sur l’histoire, mais la dramatise, la noircit, l’assombrit encore, lui donne un tour encore plus dramatique, au risque de la mélodramatiser. Et le réalisateur Denis Villeneuve tire un film de cette pièce, avec tous les risques et les imperfections inhérents à l’exercice. Parce que ce qui peut s’admettre et se comprendre sur une scène est plus difficile à accepter sur un écran.
Parce que quel que soit le talent de Denis Villeneuve, à trop suivre la composition très éclatée – et sans doute un peu confuse – de la pièce, ses constants retours en arrière, on est quelquefois un peu perdu, la structure narrative étant aussi complexe que l’anecdote relatée.
Deux jeunes gens confortablement installés au Québec, deux jumeaux à la physionomie un peu butée, Jeanne (Mélissa Désormeaux-Poulin) et Simon Marwan (Maxim Gaudette) reçoivent du notaire Jean Lebel (Rémy Girard) le testament de leur mère Nawal (Lubna Azabal) et l’étrange mission de remettre l’un à leur père, l’autre à leur frère, une lettre à la suite de quoi, mission accomplie, ils recevront le dernier message de leur mère.
Mener une enquête presque policière dans un pays où les moindres souvenirs font partie du misérable petit tas de secrets évoqué par le Président François Mitterrand c’est être assuré de voir des visages se fermer et des colères furieuses éclater.
Je ne sais pas si le twist final du film, qui est glaçant, mais prévisible, me satisfait. Je le trouve trop odieux et trop mélodramatique. À part un coup de massue qui s’abat sur le spectateur un peu naïf, je n’en vois pas l’intérêt. Mais le film qui met sous les yeux une réalité dont on parle beaucoup en Occident mais qu’on ne voit guère, n’est pas mal du tout. Et pourtant bien loin de la glaçante et merveilleuse Valse avec Bachir d’Ari Folman en 2003, qui me semple insurpassable.