La comtesse noire

1213976875_comtessenoire

Coffret empoisonné

J’avoue sans peine que j’ai acquis pour trois fois rien un coffret de 5 films de Jésus Franco finalement très médiocres alors que j’avais naguère assez apprécié, Nuits de Dracula , de 1970, qui se voulait une assez fidèle adaptation du roman de Bram Stocker, et que, malgré de grandes insuffisances, je n’avais pas trouvé totalement inintéressantes Les deux beautés, Justine et Juliette, où, dans un fatras prétendument sadien, il y avait quelques petits trucs pas mal.

La comtesse noire, en revanche – toujours dans la version présentée dans le coffret, mais il y en a eu plusieurs autres, en fonction du niveau de censure des pays où le film passait – La comtesse noire (dont un autre titre, tout de grâce et de raffinement est Les avaleuses !). est un film presque aussi incohérent, mais nettement plus luxurieux : si ce n’est pas du X complet, c’est tout de même du W, et même du W+.

J’aime assez le concept de la femme-vampire (ah ! Les lèvres rouges d’Harry Kümel et l’histoire baroque d’Erszebeth Bathory dans un des Contes immoraux de Walerian Borowczyk !!) ; je ne suis pas effarouché à l’idée qu’en sus du sang la coquine se nourrisse du fluide sexuel de ses victimes, masculines et féminines ; voir de jolies filles toutes nues n’est pas de nature à me faire abandonner mon écran de télévision ; mais encore faut-il que le vampirisme, la sexualité débordante, la nudité soient au service d’une histoire bien construite et d’une invention captivante ! Sans cela, on tombe vite dans la complaisance roublarde, et si on orne la salacité d’un prêchi-prêcha humanistoïde (Pourquoi suis-je, moi pauvre petite vampire, obligée de semer la mort autour de moi ?) et de considérations puérilement occultistes, on obtient un mauvais film.

Cela dit, il y a quelques petits brimborions intéressants, et notamment les paysages escarpés et, ça et là embrumés de Madère, où le film a été tourné ; il y a aussi – ce qui est assez stupéfiant, dans ce genre de DVD – une longue (une demi heure) interviouve de Franco, qui explique avec humour la multiplicité de ses pseudonymes et qui apparaît comme un type cultivé, intelligent, lettré… Quel mystère !

Leave a Reply