La dernière maison sur la gauche

Affiche

Convenu, pouilleux, étique…

Je m’interroge encore sur l’aura extraordinaire de ce film mal foutu et plutôt ennuyeux, vu sur sa réputation il y a un ou deux ans et qui ne laisse aucune trace tant c’est convenu, pouilleux, étique…

Un film vu sur sa réputation il y a un ou deux ans et qui ne laisse aucune trace tant c’est convenu, pouilleux, étique… écrivais-je en juin 2008…

Eh bien, pour en donner une nouvelle preuve, voilà que ne me rappelant plus rien, j’ai glissé ça hier dans mon lecteur, et j’ai regardé jusqu’au bout, ne me souvenant plus ni de l’intrigue et de ses péripéties, ni des acteurs, ni du dénouement (tout de même extrêmement prévisible).

Et pas davantage que j’avais écrit trois lignes désagréables et désabusées. On ne ressent ni peur devant la conduite de la bande de cinglés, ni sympathie pour les parents revanchards, ni même émotion pour les deux péronnelles victimes de leur imprudence (et de leur manque de pot, il faut ajouter). Et quelle catastrophe, de surcroît, que cette intrusion du burlesque à la Laurel et Hardy avec ces flics indifférents, dépassés, grotesques…

Il y avait pourtant un joli matériel : les coins perdus des États-Unis en automne, aussi sinistres et solitaires que d’habitude (mais bien plus terrifiants dans Le projet Blair witch), des psychopathes avilis et cruels (comme dans Œil pour œil et une kyrielle de films), et deux gourdes assez appropriées à ce qui va leur arriver, une image et un mode de tournage bien sales, également adéquats. lasthouseleft Il y avait aussi au moins deux bonnes idées pour exalter l’horreur attendue : le fait que le chef de la bande, Krug, (David Hess) ait été incarcéré pour le meurtre d’un prêtre et de deux religieuses ; surtout qu’il tienne son fils et complice, Junior (Marc Sheffler) dans une absolue dépendance à la drogue : cela aurait pu lui donner un lustre satanique qui, de fait, n’est guère mis en valeur (si je puis hardiment employer ce mot).

Car ce qui est le plus intéressant dans les films de genre, ce sont moins les victimes que les bourreaux, et les tentatives d’intrusion des auteurs dans les noirceurs de l’âme : là, on est bien déçu.

Au delà des insuffisances criantes dans la façon dont le récit est mené et notamment la brutale transformation des parents de la jeune fille assassinée Mari (Sandra Cassel), les tueries de la dernière demi-heure ne sont guère spectaculaires, ce qui déçoit toujours l’honnête amateur de monstruosités diverses.

Bref, on se demande vraiment pourquoi ce film a rencontré une aura si puissante, au point d’inspirer une nouvelle version…

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