Que fait donc la police des consciences ?
Alléché par les noms admirés de Ruggero Déodato pour la mise en scène et de Riz Ortolani pour la musique, je m’étais pris à espérer que ce film, dont j’ignorais jusqu’à l’existence, serait aussi fascinant et immonde que Cannibal holocaust. Je pensais pouvoir donner à mes rares lecteurs des nouvelles (fraîches, comme les entrailles des nombreuses victimes qui auraient dû ponctuer ce bijou !).
Hélas, hélas, trois fois hélas ! La maison au fond du parc, œuvrette tournée avec trois francs, six sous pour pouvoir bénéficier de l’aura de l’admirable et répugnant Cannibal holocaust ne vaut pas tripette, et il ne faut pas dépenser le moindre euro pour acheter ce mauvais giallo, qui fait aussi, de temps à autre, penser au défunt porno-soft du dimanche soir de M6.
L’idée de départ n’est pourtant pas trop mauvaise : une vraie saleté de voyou, que l’on a vu, dans le prégénérique, violer et assassiner une jeune femme est – semble-t-il fortuitement – invité avec un de ses acolytes, lui-même complètement inhibé – dans une soirée bourgeoise d’apparence assez vénéneuse ; on se prend à espérer que les deux voyous prolétariens vont se trouver confrontés à des voyous huppés encore plus immondes (et après tout, que les pires gagnent !) ; mais on déchante vite et on se retrouve dans des situations archiconnues, entre les bons Chiens de paille de Peckinpah et le sublime Funny games de Michael Haneke, mais en beaucoup moins bien.
Invraisemblance du récit et des comportements, explications tordues du dénouement et, à part un peu de violence, rien qui puisse attirer l’honnête amateur de récits et de situations horrifiques.
Passez votre chemin, amis, et gardez votre pognon !