Bof…
Amateur intermittent de films de peur, de terreur, d’épouvante, de malaise (de tout ce qui est censé foutre les chocottes et susciter un choc adrénaliné à des moments stratégiques), je n’avais pas vu L’ascenseur initial, de 1983, de Dick Maas, un peu sceptique sur l’utilisation, pour ficher la trousse, d’un simple mode de transport. Ayant écrit cela, je m’en repends immédiatement, me souvenant que Duel demeure un film terrifiant et, sur le strict rapport d’un ascenseur, ayant beaucoup apprécié son usage homicide dans La malédiction 2 (mais il n’intervient là qu’à une seule reprise, les autres meurtres et horreurs survenant avec d’autres truchements).
J’ai paresseusement zappé l’autre soir sur cette deuxième réalisation de Dick Maas, tournée en 2001 et la présence de Naomi Watts n’y était pas pour rien.
Ce qui fait relativiser notre esprit sur les choix des acteurs : comment peut-on, la même année tourner Mulholland Drive, film admirable et profond et s’engluer dans une réalisation de série B d’une grande banalité et d’une indigence de pensée effrayante ? J’en demeure perplexe…
D’autant que la blondeur sexy de Naomi n’apporte pas grand chose à un film qui se traîne et dont les morceaux de bravoure (les assassinats commis par l’ascenseur (ou plutôt de ce qui se cache dans l’ascenseur) sont rares et peu spectaculaires (un corps coupé en deux, une tête arrachée, un chien empalé : rien que de banal pour l’honnête amateur) et que le rythme est poussif et invertébré. De surcroît il y a, comme dans les vertueuses Dents de la mer, la dénonciation de la rapacité des hommes d’affaire qui, pour ne pas perdre un kopeck (une obole, un liard, un maravédis) sont prêts à faire prendre des risques insensés à de braves gens et comme dans un grand nombre de réalisations, la folie du savant fou, lui-même disposé à sacrifier la moitié de l’humanité pour que ses recherches aboutissent.
C’est donc niais et ennuyeux, on se doute de tous les retournements de situation à dix mille lieues en avance et on sait bien que les héros, Mark Newman (James Marshall) et Jennifer Evans (Naomi Watts), qui s’agacent au début se retrouveront dans les bras l’un de l’autre à la fin du film…
Aucun suspense. Beaucoup moins en tout cas que lors d’Allemagne-Brésil (7-1 pour ceux qui ne le sauraient pas encore)