Le Domino vert

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Gentil mélodrame très daté

Si vous n’appréciez pas le modeste – mais réel – talent du prolifique Henri Decoin et surtout si vous n’êtes pas, comme je le suis, absolument frappadingue du lumineux charme de Danielle Darrieux, ne vous donnez pas la peine d’arrêter un instant votre attention sur cette assez curieuse production franco-allemande, co-réalisée (le second réalisateur est un certain Herbert Selpin) à partir d’un mélodrame invraisemblable (eh oui ! pléonasme, je sais) d’un plumitif nommé Erich Ebermayer.

Mais si vous aimez les deux premiers susnommés, si d’aventure votre bon goût vous pousse à apprécier le jeu toujours tendu et odieusement antipathique du trop tôt disparu Marcel Herrand, immortel Lacenaire des Enfants du Paradis (mais aussi impeccable consul de Laubry dans le curieux Martin Roumagnac), ne vous privez pas du plaisir bénin de retrouver la toute jeune Darrieux (à peine 22 ans alors, mais déjà près de vingt films à son actif) dans une histoire farfelue, un peu larmoyante, à la riche distribution : Charles Vanel, sculpteur violent, terrien, fruste (et d’autant plus rigolo à découvrir en smoking), Maurice Escande, prince de la Comédie Française en mari trompé/trompant, Jany Holt en garce avide de pognon et Jeanne Pérez que je n’avais de ma vie jamais vue aussi jeune et qui était déjà fort laide à quarante ans.

Le domino vert
Year: 1935 –
Danielle Darrieux, Maurice Escande
Director : Henri Decoin.
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Qui est Jeanne Pérez ? Mais si, vous la connaissez tous ! vous l’avez vue en troisième ou quatrième rôle dans des dizaines de films sans que jamais un réalisateur ait songé à lui confié un premier plan ; et puis ça doit être la soeur de Marcel Pérès – je sais, ça ne s’écrit pas pareil mais ils sont nés tous deux dans la charmante bourgade de Castelsarrasin, ce qui m’est preuve suffisante ; et vous reconnaissez en lui le Directeur des Funambules des précités Enfants du Paradis, et donc le père de cette gourde de Nathalie (Maria Casarès).

Cette démonstration d’érudition paléo-cinématographique étant faite, je laisse chacun se débrouiller avec cette angoissante question : fallait-il éditer Le Domino vert ?

En tout cas, René Château a osé ; mais il n’est plus à une imposture près !


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