Je n’avais plus un souvenir très net de ce film, pourtant maintes fois passé à la télévision. Eh bien j’ai été scotché dès les premières images sur mon fauteuil, tant le récit est efficace, tant Ventura est parfait.
La mise en scène sèche de Claude Pinoteau est de telle qualité qu’on songe quelquefois, Ventura
aidant, à L’armée des ombres
: même implacabilité, même sentiment d’inéluctabilité, mêmes couleurs froides, mêmes certitude que tout cela va se terminer mal pour beaucoup de protagonistes.
Manque, évidemment, le souffle lyrique et exaltant de la Résistance, manque la dimension héroïque, et Clément Tibère, qui n’a pas choisi d’affronter cette angoisse qui sourd tout au long du film n’est pas Philippe Gerbier, qui s’est consciemment engagé. Pourtant, dans la violence sèche des situations, il y a une parenté des hommes traqués, qui savent que l’importance des enjeux les écrasera, à un moment donné. L’absence de tout regard compassionnel, niaisement sentimental ou romanesque est d’une grande justesse de trait.
Un très très bon film, épuré, net, classique…