Poursuivant le chemin de croix du visionnage de mon gros coffret Jesus Franco (il me reste à absorber Le sadique baron von Klaus), j’ai ajouté une pierre à l’édifice (ou, plutôt, j’ai placé un nouveau caillou dans ma galoche) avec ce Trône de feu, mieux nommé, dans le DVD que je possède Le juge sanglant.
Dans le fourbi de cet animal de Franco, je l’ai déjà écrit maintes fois, il n’y a pas que du mauvais : ainsi, là, le récit porte sur la trouble période de l’histoire d’Angleterre (qui en compta tant, il est vrai) où la dynastie catholique des Stuart fut remplacée par celle des princes protestants (et hollandais) d’Orange à la fin du 17ème siècle. Le juge George Jeffreys est une réelle figure historique réputée pour sa cruauté. et comme il est interprété par Christopher Lee, on ne sort pas vraiment de l’iconographie horrifiante. Pourtant, jeter un coup de projecteur sur une période historique peu connue des Français pouvait être intéressant, malgré d’importantes erreurs factuelles (on parle, en 1688, comme s’il était vivant, d’un haut personnage, le duc de Monmouth, alors qu’il avait été exécuté en 1685).
Entre des chromos historiques sans élan et des scènes de bataille assez fauchées, il y a quelques séquences pas trop mal filmées, un procès, notamment où le rouge des robes, le blanc des hermines et le noir des tenues des clercs et des bourreaux se fondent en une composition morbide.
Mais ça hésite par trop entre – donc – la petite reconstitution historique, le récit d’aventures et – ce qui est constant chez le cinéaste – les scènes de sadisme et les scènes de sexe, sans que, dans l’un ou l’autre domaine, l’amateur ait son content.
Étonnante distribution, toutefois, prestigieuse et convenablement dirigée : outre Christopher Lee, voilà Maria Schell, dans le rôle d’une pythonisse aveugle, Howard Vernon, bourreau plus vrai que nature, Leo Genn, excellent second rôle anglais en aristocrate bienveillant.
Mais enfin, ça ne vaut pas mieux qu’un 1,5 commisératif !