Assez bizarrement, dans un paysage historique français qui détestait le goddon – coupable de – en vrac – Jeanne d’Arc, Marie Stuart, Waterloo, Fachoda, Mers-el-Kébir, bizarrement donc il y avait une sympathie singulière pour Richard-cœur-de-lion (sans doute à cause de son nom, beau comme une légende) et une aversion parallèle pour son méprisable frère (et usurpateur) Jean-sans-Terre. Bizarrement, car l’Entente cordiale n’a jamais été qu’une formule heureuse et dénuée de toute chaleur, la cordialité n’ayant rien à voir avec l’affection, moins encore avec l’attirance.
Et la sympathie portée à Richard allait tout naturellement à son thuriféraire et féal Robin. Le film de Michael Curtiz laisse derrière lui, et de très loin, toutes les autres tentatives d’adaptation des histoires quasi-mythiques des loyaux défenseurs de la veuve et de l’orphelin, maquisards de la forêt de Sherwood (il me semble, qu’il y a quelques années, j’ai entr’aperçu un film où l’un des héros positifs, compagnon de Robin, était noir, concession niaise au politiquement correct).
Le bondissant Errol Flynn parlait haut et clair, il y avait ce qui nous semblait être l’esprit de la Joyeuse Angleterre qui dura au moins jusqu’à Tom Jones et qui fut enseveli par l’épouvantable révolution industrielle et l’ennuyeuse Reine Victoria.
Robin, Frère Tuck, Petit-Jean et lady Marianne (en plus, c’est Olivia de Havilland !) étaient tout à fait ce qu’un esprit ardent et un cœur pur pensaient que pouvaient être de bons compagnons et une haute dame digne d’amour, le shérif de Nottingham et le prince Jean étaient aussi crapoteux et immondes que l’histoire exigeait qu’ils fussent…
Et tout le monde sait bien que ce genre de films tient encore bien le coup…