Bien décevant !
Revu hier, Les aventuriers est un film épouvantablement mal fichu, à l’intrigue idiote et à la sentimentalité invraisemblable et facile, bourré de situations improbables ou impossibles, de niaiseries atterrantes, d’effets grotesques (je trouve risible la scène de l’engloutissement de Laetitia, accompagné d’une musique tarte où François de Roubaix paraît pasticher les Swingle singers, ou Richard Clayderman), d’une psychologie à une balle (à deux balles, c’est déjà trop).
Et pourtant, c’est un film qui demeure, et sans doute demeurera dans les mémoires (pas toujours mais longtemps) et qui dispose d’un vrai charme ; il est ainsi des hommes et des femmes mal fichus, ou même plutôt moches, qui parviennent pourtant à capter l’attention et la tendresse, et on ne sait pas à quoi ça tient…
Il me semble que ce qui reste dans les esprits, outre l’impeccable musique de François de Roubaix (et quel dommage, c’est vrai, que le générique de fin ne se déroule pas sur la chanson, ultérieurement éditée avec la belle voix, un peu mince, mais intéressante d’Alain Delon !), il me semble que c’est une série d’images, ou de séquences : par exemple cette sorte de fête d’anniversaire de Laetitia sur le cotre, dans la lumière dorée du Sénégal… (Il me semble d’ailleurs que ce deuxième tiers du film est d’assez loin le meilleur, le troisième, à Fort Boyard, étant d’une grande nullité, à la limite du grotesque).
Bref, comme beaucoup, je suis partagé, je me sens en Guerre civile, ne sachant plus pourquoi l’on s’est tant battu pour l’édition d’un film sans qualités éminentes et plein de défauts, et qui, pourtant s’est durablement ancré dans notre imaginaire…