Les prédateurs de la nuit

Crasseux

Eh bien, alléché par les invitations perverses d’amis qui savaient que ma lecture des œuvres(!) de Franco s’était, il y a quelques semaines achevée sur le Sadique baron von Klaus , j’ai acquis pour quelques maravédis le DVD de l’éminente contribution de Mme Brigitte Lahaie (dont j’écoute régulièrement l’hilarant Courrier du cœur – qui s’appelle Lahaie, l’amour et vous, sur RMC Info) au cinéma d’un genre qui n’est pas celui qui l’a fait connaître.

Je pense que c’est une catastrophe absolue, mais pas ennuyeuse du tout, ce qui me confirme dans l’idée que Franco n’a pas que des défauts et qu’il sait capter l’attention de cinéphages.

200_sLa volonté de remaker Les yeux sans visage est l’évidence même et, naturellement, en est une bien imparfaite évocation ; rien qui soit touché par la grandeur onirique, la poésie étrange, l’épaisseur humaine du film de Franju : c’est sale, souvent grotesque (le vitriolage du début), assez dégoûtant et niais dans l’horrible (les mains coupées, l’œil transpercé) ; il y a un autre film qui m’est venu à l’esprit : Traitement de choc d’Alain Jessua, où, comme chez Franco, de riches patients viennent chercher, sans aucun scrupule, la jeunesse éternelle prélevée sur des corps frais ; mais ce filon-là est à peine exploité, tant la présentation des vieilles peaux qui fréquentent la clinique maléfique est superficielle (on y reconnaît pourtant Tilda Thamar dont ce fut le dernier rôle, argentine volcanique vedette du Chanteur de Mexico et de Paris Palace hôtel !).

Comme toujours, dans ces films, les méchants sont infiniment plus intéressants que les innocents, qui sont tous des benêts incapables de la moindre initiative intelligente ; une mention spéciale pour Ingrid (Christiane Jean), la sœur vitriolée de l’odieux médecin Franck Flamand (Helmut Berger) qui, outre un fort tempérament, brille par sa totale absence de culpabilité…

Enfin ! Film réservé aux mecs bizarres qui, comme on l’a écrit, reste en mémoire malgré sa médiocrité crasse. On se demande bien pourquoi, mais, de fait…

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