After hours avant l’heure !
Dieu me garde ! J’ai eu le malheur de donner un conseil qui a toutes les apparences d’être suivi ! Et voilà que je m’effraye devant la déception que le subtil dispensateur d’anecdotes et d’analyses sur le cinéma italien va ressentir, peut-être, si L’homme à l’imperméable – qu’il va faire venir, sans doute à grands frais – de la lointaine Europe n’est pas à la hauteur de ce que j’ai propagé !
Il faut dire qu’il y a des moments de gros comique un peu ballot ; que les bagarres sont assez tartes et n’atteignent pas le niveau Eddie Constantine (alors qu’entre Tigre et dragon et Matrix on a vu des scénographies hallucinantes), que Fernandel vous semblera sans doute bien niais dans son effroi d’avoir paru vouloir, profitant d’une absence inopinée de sa légitime, donner un coup de canif au contrat avec la sulfureuse Judith Magre…
Mais enfin, il y a cette mécanique implacable qui va envahir la vie d’un brave clarinettiste du théâtre du Châtelet, il y a ces assassinats si joyeusement perpétrés, il y a un Bernard Blier dégoulinant de veulerie et superbe d’abjection, il y a un Jacques Duby, bien oublié aujourd’hui, mais si excellent acteur dans les rôles de mari minable et trompé (époux de Dany Carrel dans le Pot-Bouille de Julien Duvivier, de Simone Signoret dans Thérèse Raquin de Marcel Carné) et qui, là, joue à contre emploi le rôle d’un tueur cynique, délicieusement loin de tout scrupule…
Vous verrez et jugerez par vous-même ; mais c’est un film vraiment noir…(même s’il finit bien…enfin…apparemment…)