Little miss Sunshine

18667455Consensuel.

C’est dommage qu’un film qui aurait pu lorgner davantage vers la noirceur et la fascination pour la médiocrité développées dans les deux premiers tiers du récit s’achève dans un gluant magma consensuel familial, dans la réconciliation obligée et vertueuse de tous les paumés qui se rendent compte enfin du ridicule de la situation !

C’est pourtant assez amusant, nocturne, presque déjanté au début : le rassemblement, dans une famille de l‘uppon middle class étasunienne sous l’égide fragile d’une mère aimante et inquiète, d’un père immature, d’un grand-père ex-beatnick cocaïnomane, d’un adolescent aussi boutonneux que nietzschéen, d’un oncle homosexuel et proustien (!) et d’une gamine persuadée qu’elle peut devenir une de ces mini-poupées mécaniques et fardées qui extasient des génitrices frustrées.

LittleMissSunshinePageantUn peu répétitif dans ses effets (le démarrage à poussée humaine du Combi qui transporte la famille du Nouveau-Mexique à la Californie), le film montre une belle collection de solitudes et d’anomalies d’apparence niées par l’appel constant aux valeurs du rêve américain, au culte enfantin de la réalisation individualiste et de la confiance en soi.

Ce n’est pas assez méchant pour demeurer longuement en tête, malgré l’obscénité simplement superficielle du concours de beauté ; c’est assez politiquement correct, puisqu’il faut ne se moquer de personne et considérer que chacun a droit a sa chance ; mais ça se laisse voir sans déplaisir.

C’est déjà ça .

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