Louise-Michel

Sale cinéma.

Parce que je me dis qu’à chaque fois que Yolande Moreau apparaît à l’écran il va se passer quelque chose d’intéressant, j’ai voulu regarder Louise-Michel ce soir. J’étais pourtant prévenu, depuis le piteux Le grand soir vu il y a quelque temps que Gustave Kervern et BenoÎt Delépine n’étaient que des lanceurs d’idées, incapables de tenir un film dans la durée. Je me suis laissé avoir.

On peut, sur la nocivité des multinationales, sur l’opacité des chaînes de commandement, sur tout ce que l’on appelait jadis La fortune anonyme et vagabonde faire un film vif et méchant, justement vif et justement méchant. Il y a, sur la condition ouvrière, sur les manigances des patrons voyous, qui licencient à qui mieux mieux, pillent le pays, déménagent les machines, réduisent les braves gens au chômage et à la désespérance absolue, des tas de dénonciations à lancer.

Encore faut-il n’être pas soi-même du côté des multinationales, structurellement, consubstantiellement liés à leurs saletés. Mais MM. Kervern et Delépine, grassement appointés par Canal+, la chaîne du Camp du Bien et de l’hypocrisie majuscule n’ont vraiment que foutre de la réalité. Ils jouent la misère et se jouent de la misère. Et ils se caressent le jabot à la fin en citant Louise Michel, la révolutionnaire ; tout juste s’ils n’entonneraient pas L’Internationale grassement assis à l’Hôtel Costes.

louise-michel-francia-2008-L-NavyXfEt c’est cette racaille qui prétend imposer au populo ce qu’il doit voter et font mine de s’étonner et de s’indigner de ce qui va se passer…

Louise-Michel se veut subversif, narquois et déjanté, mais n’est confectionné que pour faire clins d’œil à des copains de classe (sociale) ; le massacre accompli par Louise (Yolande Moreau) sur la maisonnée de l’oligarque répugnant se veut un rappel de C’est arrivé près de chez vous, mais sans le cynisme surréaliste du film de Poelvoorde. En tout cas c’est affligeant, sans esprit ni talent. Dix minutes après son début, le film a épuisé tout ce qu’il pouvait dire, alors que le sujet était d’une grande densité.

Sale cinéma de sales gens.

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