Le parfum du miroton
Charmant nanard voué à l’entière célébration du personnage de Michel Simon, râleur, grognon, sentimental, bon cœur et tutti quanti.
Un degré au dessous dans l’échelle sociale que les familles représentées dans À pied, à cheval et en voiture ou dans Papa, maman, la bonne et moi, le couple formé par Michel Simon, taxi, et Jane Marken, mère au foyer, est délicieux d’honnêteté et d’entente ; les péripéties pseudo-policières sont évidemment insignifiantes et convenues, mais ça n’a aucune espèce d’importance.
Seconds (ou troisièmes) rôles efficaces, à l’image d’un peintre irascible joué par Louis de Funès et – curiosité rare ! – de l’amoureux timide de la fille de la maison joué par un Jean Carmet juvénile.
Charmant divertissement ethnographique, en résumé ; les Parisiens de cette époque nous sont au moins autant étrangers que les peuplades jivaros de Cannibal holocaust (j’exagère, naturellement, pour la commodité de ma démonstration).
Pour rester dans l’ethnographie, je doute que les Parisiens de 1952 se bâfraient des jambons-beurre et des crêpes ; c’était le temps (heureux ?) où l’on disposait de trois bonnes heures pour déjeuner et où l’on rentrait chez soi (prestiges de la femme au foyer !) quand on était motorisé ou alors où l’on se régalait avec la gamelle préparée par des mains aimantes…
La grande époque de la crêpe a été celle qui a entouré Mai 68 ; car les Wimpy (de Jacques Borel ; qui s’en souvient ?) étaient encore bien pires que les MacDonald qui, après une longue éclipse du hamburger ont dû resurgir vers 1990…
Mais ceci est une autre histoire ! dans Monsieur Taxi, on sent le parfum du fromage de tête et du miroton, les escaliers embaument le chou et l’oignon frit…