Aussi ennuyeux que dégueulasse.
Voilà un film vraiment détestable et même méprisable, pire encore que Bully de Larry Clark à qui l’on pouvait reconnaître certaines éminentes qualités, malgré l’omniprésence de la racaillerie intellectuelle qui le sous-tendait. Nowhere n’a rien de cela : : une collection d’infirmes mentaux, de dégueullasseries haineuses et d’incertitudes physiques. Les inconstances du cœur et de l’esprit (et du corps, bien, sûr et d’évidence) posées devant les nombreux protagonistes, tous emberlificotés dans leurs dépendances, drogues, sexes et amours. Pauvre souci de gamins abandonnés à eux-mêmes qui préfigurent notre pauvre aujourd’hui.
Car ça ne se passe pas bien dans ce quartier de Los Angeles ; pas bien du tout. Des tas de garçons et de filles ne vivent que d’alcool, de drogues diverses et de sexe ; au demeurant, du sexe presque obligé, qui se fait presque sans plaisir, ni sentiments, mais parce que c’est une sorte d’exercice obligatoire.
À part pour quelques-uns, comme Mel (Rachel True), qui ne vit que pour jouir, avec tout le monde et n’importe qui, au grand désarroi de Dark Smith (James Duval), c’est que, précisément personne n’a la moindre flamme, la moindre excellence, la moindre force ; que tous les personnages sont engloutis dans leurs minables personnalités ; aucun ne se détache et tous vivent dans une vulgarité des rapports humains qui n’épargne pas même les parents, aussi minables que leurs rejetons.
Il est difficile d’accorder le moindre petit bout d’intérêt à la multiplicité des intrigues amoureuses – ou simplement sexuelles – qui se nouent entre les nombreux personnages, tous plus drogués les uns que les autres et qui se livrent à d’intéressantes activités, du type concours d’ingestion d’immondes gâteaux à crème suivis de leur vomissement ; il y a un couple de filles sadomasochistes, Kriss (Chiara Mastroianni) et Cosy (Debi Mazar), des surnoms qui laissent à songer, comme Lucifer (Kathleen Robertson), l’amie lesbienne de Mel ou La branle (Alan Boyce) dont on devine l’activité préférée.
Je ne sais plus quel personnage dit à un moment Notre génération sera témoin de la fin de tout. Au rythme où vont les choses dans le paradis du wokisme, on en est bien d’accord. Et on n’en est pas du tout mécontent.