On achève bien les chevaux

Histoire sombre.

Le seul DVD édité en France offre une copie immonde, pisseuse, nantie, qui plus est de la seule VF et d’un son peu audible, surtout lorsque Jane Fonda – qui s’est sans doute post-synchronisée – s’exprime…

Copie immonde, mais film d’une force remarquable, et d’une tension qui ne fléchit jamais alors que, comme on l’a remarqué très justement, le cadre restreint de la salle de bal et de ses seuls vestiaires, la répétitivité forcée des épisodes dansants auraient pu lasser. Il n’en est vraiment rien, sans doute grâce à la grande force de l’histoire et au talent de Sydney Pollack.

Dès le début, sur des images idéalisées d’une verte campagne où courent un grand cheval libre et le jeune Robert (Michael Sarrazin) dans une musique rêveuse, tendre, nostalgique comme un paradis perdu, et qui est l’adaptation de Easy come, easy go qui sera comme le leitmotiv de tout le film, dès le début, avec l’accident du cheval alors abattu les larmes aux yeux par le père de Michael, on voit bien que tout ça ne peut que se terminer effroyablement mal. Les ponctuations régulières insérées dans le cours du film, qui montrent Michael interrogé par la police accentuent encore cette volonté de donner à voir un mauvais rêve.

on-acheve-bien-les-chevauxTerrible violence sous les paillettes d’un dancing minable, public affreux qui s’esclaffe aux gras boniments de l’organisateur (Gig Young, absolument remarquable de veulerie), mais pleurniche sentimentalement lorsque la jeune femme enceinte (Bonnie Bedelia) chante une romance douce, terribles évidences du show : Les gens veulent voir le spectacle de la misère ; ça les aide à mieux supporter la leur.

Terrible film, qui, sans doute, montre la force de la Crise qui ravageait l’Amérique en 1932, mais aussi, et au moins autant durement qui pointe le doigt sur les rêveries et mirages qui se sont emparés des têtes et les font tourner au seul nom d’Hollywood…

Leave a Reply