Desperate living

septembre 14th, 2023

Trop c’est trop.

Je n’ai rien vraiment rien, contre le cinéma de mauvais goût, ni même, dût la chose étonner, contre le cinéma obscène. Après tout, un film vigoureusement dégueulasse ne vaut-il pas mieux, intrinsèquement, qu’une de ces ennuyeuses chorégraphies composées, comme les soirées de TF1, avec un regard consensuel sur les choses et les gens ? Qu’un film dégoute, scandalise, abomine est, après tout, la moindre des choses ; je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est là pour ça, mais ça me vient à l’esprit quand je songe qu’Un chien andalou de Luis Buñuel est de cette orientation là et que le cinéma en a gardé trace. Mais il faudrait être mauvais galopin pour mettre sur un rang similaire le rêve surréaliste de l’Espagnol et les excitations masturbatoires de John Waters. Read the rest of this entry »

L’Odyssée de Pi

septembre 13th, 2023
L’arche de Noé.
J’ai été plutôt déçu par ce film très célébré du cinéaste taïwanais Ang Lee, dont j’avais naguère plutôt apprécié Salé sucré (1994) et Ice Storm (1997). Sans doute ici et là mêmes qualités techniques de filmage, mêmes moyens opulents et – ce qui est bien mieux – même originalité dans le choix des sujets. Pour une fois qu’on ne retombe pas dans les sempiternelles questions existentielles, les problèmes de couples ou les lamentations sur les (paraît-il) triste état dans lequel nous laisserons la sacro-sainte Planète à nos arrière-petits-enfants !

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Mémoires de volcans

septembre 1st, 2023

Pédagogique et beau.

La nature brute, parce que précisément elle est brutale et violente n’est pas vraiment mon truc ; je ne m’y trouve pas à l’aise et je me sens beaucoup mieux lorsqu’elle porte l’empreinte de l’Homme (les vignobles ou les champs de blé à perte de vue) ou mieux encore lorsqu’elle est le cadre de sa vie, villes et villages enchantés.

Ayant écrit cela je me rends compte de mon infinie bêtise, l’Homme ne faisant qu’ÉCRIRE sur la nature, merveille qui lui a été donnée par Dieu pour qu’il la sublime et ajoute à la Création. D’ailleurs, dans la nature brutale et violente (j’y reviens), il y a quelque chose qui est bien fascinant : c’est le feu qui jaillit des entrailles de la Terre et qui pourrait, comme les flammes dans l’âtre, être regardé des heures sans qu’on se lasse.

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Persée l’invincible

août 30th, 2023

Boum badaboum !

Ma petite-fille de bientôt 12 ans est férue de mythologie grecque, ce qui me ravit ; elle lit avec passion les volumes des Contes et légendes, connaît comme personne les généalogies compliquées et se débat sans difficulté dans les histoires de dieux et de héros. J’encourage au plus possible cette excellente orientation et, en parallèle des livres, sélectionne des films de cette veine. C’est ainsi qu’au fil des mois elle a découvert Ulysse de Mario Camerini (1954), Hélène de Troie de Robert Wise (1956), Jason et les Argonautes de Don Chaffey (1971) ou le merveilleux Choc des Titans de Desmond Davis (1981). Des films à juste titre tous appréciés, ce qui montre bien, si c’était nécessaire que les enfants acceptent volontiers de regarder et d’aimer des œuvres anciennes, malgré des trucages et des propos qui ne semblent désuets qu’aux imbéciles. Read the rest of this entry »

Le tigre blanc

août 26th, 2023

Comment se débarrasser du Mal ?

Notre amie Wikipédia fait opportunément le rapport entre Le tigre blanc, invulnérable char d’assaut de la Wehrmacht à la toute fin de la guerre et notre vieux complice Moby Dick le cachalot géant féroce. De fait la blancheur commune prêtée au tank et au cétacé n’est pas fortuite, non plus que leur commune capacité à disparaître soudainement pour plus tard mieux ressurgir et mordre. Il faut donc bien admettre que le film de Karen Shakhnazarov est bien davantage qu’une mise en images spectaculaire et souvent impressionnante des combats qui se mènent à la fin de l’hiver 1945, alors que l’Armée rouge est en train de renverser les positions allemandes.

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Le concert

août 9th, 2023

Oracles sibyllins.

Drôle de film, qui n’est pas dépourvu de qualités, mais qui est foutraque et farfelu sans jamais se décider à aller dans un sens ou dans un autre. Un film qui balance entre les drames de la dictature communiste soviétique sous le gracieux Léonide Brejnev (la déportation et l’internement d’instrumentistes juifs, la révocation du chef d’orchestre qui les dirigeait) et une sorte de canular bordélique qui se déroule en France. Après tout, pourquoi pas ? On pourrait songer, de temps en temps – mais le talent en moins – aux œuvres du grand Albert Cohen, la tragédie de Solal et d’Ariane, les ridicules de la famille Deume, les folies furieuses et poétiques des Valeureux ; mais vraiment, je le répète, c’est le talent, le génie en moins. En beaucoup plus, c’est moins. Read the rest of this entry »

Jane B. par Agnès V.

août 7th, 2023

De bric et de broc.

Ma dilection pour les films d’Agnès Varda n’est pas dépourvue de lucidité ; la dame de la rue Daguerre a beaucoup tourné, a tourné beaucoup de bêtises insignifiantes, a cru pouvoir présenter au monde des tas de merveilles et des tas de physionomies superbes. Qu’elle s’attache là à la sympathique Jane Birkin, qui vient de quitter notre vallée de larmes, fait partie des trucs assez intéressants qui donnent au spectateur un peu de gentillesse, un peu d’empathie vis-à-vis d’une femme qui a plus ou moins compté dans les dernières années. Read the rest of this entry »

Trainspotting

août 6th, 2023

Y’en a qui ont aimé…

Loufoque ou malin, comme on l’a écrit ? Diable ! Je n’ai pas vu ça du tout dans un film qui n’est ni inutile, ni inintéressant, mais que j’ai trouvé glaçant, répugnant et même souvent dégueulasse ; appréciations qui ne signifient évidemment pas que je regrette de l’avoir vu, mais qui me laissent perplexe sur le succès critique et public qu’il a rencontré, surtout auprès des Anglo-Saxons il est vrai. La laideur des villes britanniques doit avoir un rapport avec ma méfiance, mais ce n’est pas tout. Les films de Ken Loach (Moi Daniel Blake) ou de Shane Meadows(This is England) m’ont bien davantage touché. Et que dire de ceux de Peter Cattaneo (The full Monty) ou de Mark Herman (Les virtuoses), donc ! Read the rest of this entry »

La fin du monde

août 2nd, 2023

Tout doit disparaître.

Adapté d’une bande dessinée catastrophiste et sûrement très bien-pensante, La fin du monde, film allemand ne devait pas manquer de passer sur la vertueuse chaîne Arte, qui ne manque jamais de faire les gros yeux au monde tel quel l’Occident l’a civilisé depuis quelques milliers d’années. Donc tout va mal et tout ira tellement plus mal que l’aventure humaine sera bien obligée de s’interrompre pour que continue à vivre la ronde Gaïa ; pour les ceusses qui ne sauraient pas ce qu’est Gaïa, je précise que ce terme grec est utilisé de façon presque religieuse par les écologistes les plus radicaux, ceux qui verraient fort bien l’Humanité débarrasser le plancher au bénéfice du sapajou facétieux et du scolopendre à crête dorée. Read the rest of this entry »

Et maintenant on va où ?

août 1st, 2023

La guerre des femmes.

Pauvre Liban qui fut une oasis de paix et de prospérité dans le bouillant chaudron du Levant, mais qui n’a pu conserver encore, après les guerres civiles qui l’ont agité, entre 1975 et 1990, puis en 2006, sa réputation de Suisse du Moyen-Orient. Déchiqueté par les conflits meurtriers, sanglants, incompréhensibles qui le ravagent périodiquement, le pays conserve toutefois encore aujourd’hui sa singularité et son identité originales. Par exemple la coexistence, la cohabitation ici et là des musulmans et des chrétiens maronites dans certaines régions moins infectées par les haines et la marche brinquebalante du monde. Read the rest of this entry »