Jeanne du Barry

mai 25th, 2023

« Il y a bien du monde aujourd’hui à Versailles ».

Le bal des actrices ou Polisse, rien qui m’incline à aller regarder un film de Maïwenn, actrice bizarre à l’histoire compliquée et aux positions politiques variées. Et qui, de plus, a eu une relation avec le physiquement immonde Joey Starr. Rien qui me séduise là-dedans. Pourtant deux grands plaisirs qu’elle m’a donnés : celui d’avoir publiquement insulté Julie Gayet, la fille au scooter encombrant et surtout – et surtout -, jouissive, celle d’avoir empoigné par les cheveux et craché au visage de la raclure majuscule Edwy Plenel; le pape autoproclamé du Camp du Bien. Read the rest of this entry »

Hors de prix

mai 22nd, 2023

Une anguille bien fichue.

Le sujet, en fait, n’a pas d’importance. Un gentil garçon, Jean Simon (Gad Elmaleh), insignifiant loufiat dans un palace de Biarritz, un type qui n’a jamais rêvé sortir de sa condition servile tombe fortuitement dans le monde de ceux que jusqu’alors il servait. Parce que, par un hasard miraculeux, il a été pris pour un type riche par une de ces écumeuses intéressées qui sillonnent les beaux endroits avec leur beau corps et en font commerce. Irène Mercier (Audrey Tautou) ne songe qu’à une chose : assurer son avenir dans l’aisance, le luxe, l’insouciance.

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L’affaire Thomas Crown

mai 16th, 2023

Démythifions.

Comment se fait-il que certains films très anciens (je cite au hasard et dans des genres très différents Metropolis – 1927 -, L’Atalante – 1934 -, La belle équipe – 1936 -, Autant en emporte le vent -1939 – demeurent d’une modernité éclatante et que d’autres, bien plus récents, comme L’affaire Thomas Crown  –1968 – soient d’une ringardise absolue ? Ce mystère ne vient pas de la dégaine des acteurs, de la forme des automobiles, de la singularité des dialogues et moins encore de la qualité technique des images. Mais plutôt, peut-être d’une volonté de faire moderne, c’est-à-dire de se conformer à ou même de vouloir créer la mode. La mode, c’est ce qui se démode, écrivait Jean Cocteau et Gabrielle Chanel surabondait : La mode se démode, le style, jamais. Read the rest of this entry »

Juno

mai 14th, 2023

Au centre commercial.

Au moins voilà un scénario original et, d’une certaine façon, complexe et intelligent. Et l’actrice principale, Ellen Page remarquable ; ayant écrit cela, je lis, dans un long article de Wikipédia qu’Ellen est devenu assez rapidement Elliott et se présente comme une icône de la cause transsexuelle, ce qui me glace beaucoup. Mais je ne reviens pas là-dessus : l’acteur, ou l’actrice ou je ne sais quoi, a de grandes qualités et porte avec talent une histoire qui dénote plutôt bien avec les habituels films de collège étasuniens. Read the rest of this entry »

King Kong 2005

mai 11th, 2023

L’équipée sauvage.

Je ne suis pas particulièrement amateur de l’histoire mythique de King Kong, mais il faut bien que j’admette qu’elle a suffisamment marqué l’histoire du cinéma pour susciter trois films qui ont eu un grand succès, sans même compter les séquelles (Le fils de King Kong)ou les pseudopodes (King Kong vs. Godzilla). Trois films, donc King Kong l’ancêtre d’Ernest B. Schoedsack en 1933, King Kong le remake de John Guillermin en 1976 et enfin King Kong rénové de Peter Jackson en 2005. Avec, à chaque fois, l’amélioration évidente des effets spéciaux qui finissent, on a bien raison de le dire, par envahir tout l’espace et à priver le film de son sens au bénéfice du spectacle qu’il donne. Read the rest of this entry »

Jeux d’enfants

mai 10th, 2023

Les deux nigauds.

Un des films les plus nunuches, les plus niais, les plus ridicules de ma longue vie de cinéphage. Au mieux, dans les quelques séquences du début, c’est un copier/coller du Fabuleux destin d’Amélie Poulain de ses images mordorées, vertes et jaunes, de ses gros plans brutaux et de ses coups de zoom incompréhensibles ; de ces petits bouts d’anecdotes enfantines, séquences tristes obligées. Les parents présents comme ceux d’Amélie, enfoncés dans leur malédiction et leur tristesse ; ainsi la mère (Emmanuelle Grönvold) du héros Julien (Guillaume Canet), frappée d’un cancer, qui disparaîtra vite mais laissera son fils et son mari (Gérard Watkins) inconsolables. Read the rest of this entry »

Octobre

mai 8th, 2023

Les statues qu’on abat.

Les quelques mois qui s’étagent entre l’abdication du Tsar Nicolas II en février 1917 et la violente prise de pouvoir par les Bolcheviks en octobre de la même année : un film de propagande (dans mon esprit, ce terme n’est pas une critique ou un reproche) ; un film de propagande exaltée et quelquefois exaltante, conçu, en 1927 pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution soviétique, ces Dix jours qui ébranlèrent le monde, livre de John Reed, socialiste étasunien qui s’émerveilla, en 1919, devant ce bouleversement inouï. Comme c’est curieux, cent ans plus tard, de constater que cette utopie criminelle, qui exalta tant de millions de gens, soit si ringarde ! Read the rest of this entry »

Histoires extraordinaires

mai 5th, 2023

De bric et de broc.

Quelle drôle de magouille de production, la nécessité de placer et de dépenser de l’argent planqué dans un paradis fiscal exotique ou d’employer des acteurs qui avaient des contrats à exécuter a conduit à réaliser ces Histoires extraordinaires ? Le film à épisodes, à sketches, même lorsqu’il est réalisé par un seul metteur en scène (par exemple Carnet de bal ou Le diable et les dix commandements de Julien Duvivier) souffre à peu près toujours de la différence entre ses segments… Alors imaginer que trois cinéastes de qualité et de niveau si dissemblables que Roger VadimLouis Malle et Federico Fellini puissent présenter au public complaisant de 1968 quelque chose de cohérent est une véritable faribole. On présente ça comme une adaptation de trois nouvelles d’Edgar Poë et on dit Passez muscade !

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Les insurgés

avril 30th, 2023
Leçons venues des ténèbres.
Innombrables histoires, innombrables tragédies des guerres mondiales ! Depuis le temps qu’on tourne des films et qu’on met la lumière sur tel ou tel théâtre d’opération, tel ou tel fait d’armes, telle ou telle épouvante, tel ou tel personnage et bien d’autres singularité des conflits, on a quelquefois l’impression d’en savoir beaucoup, tant et plus sur ces moments à la fois si affreux et si habituels de l’histoire de notre pauvre Humanité. C’est cela : on croit avoir tout vu : les assauts, les tranchées, les mutineries, les débâcles, les résistances, les lâchetés, les héroïsmes, les victoires, les libérations. Et chacun de nous pourrait sûrement, à chacun de ces items, citer deux ou trois ou quatre films qui lui demeurent en mémoire.

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Le gouffre aux chimères

avril 27th, 2023

La belle saison.

Ce n’est pas vraiment que Charles Tatum (Kirk Douglas) soit un mauvais type ; ce n’est pas vraiment non plus qu’il soit un brave type. Avant tout c’est un mec qui veut arriver à quelque chose et qui est prêt à beaucoup pour parvenir à ses fins. On se demande d’ailleurs ce qui le pousse à ça et c’est sans doute une des faiblesses du film de Billy Wilder que de nous laisser demeurer interrogatifs sur le fin fond de la personnalité de ce journaliste qui a du talent mais qui a été à peu près rejeté par toute la profession. Glandeur, dragueur, buveur bien sûr, mais comme beaucoup le sont. Avant tout, il me semble, persuadé qu’il peut rejoindre les sommets et qu’il lui suffirait de tomber sur une belle histoire, un coup de chance, une bonne martingale pour recevoir le prix Pulitzer. Ce n’est pas le goût du plaisir, l’appât de l’argent, ni même la fierté d’être lu qui le font vibrer : c’est autre chose, sans doute la volonté de tenir en haleine, au rythme de ses articles toute une opinion publique. On peut comprendre cela. Read the rest of this entry »