Que l’on se rassure, le titre de ce message, Interdit aux enfants, ne signifie pas qu’il faut cacher à nos chères têtes blondes un film de 1949 parce qu’il présente des séquences d’insoutenable cruauté ou des images pornographiques. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bien plus grave, mais je ne suis pas très loin de le penser. Parce que torturer ainsi l’Histoire de France, fût-elle inspirée d’Alexandre Dumas (qui n’est vraiment pas, pourtant, un modèle de rigueur en la matière) n’est tout de même pas très convenable. Et montre bien comment les gens du Nouveau Monde ignorent la réalité historique mais aussi, ce qui est plus ennuyeux, l’esprit de cette réalité. Read the rest of this entry »
Cagliostro
octobre 27th, 2022Les brutes dans la ville
octobre 26th, 2022Toujours aussi mal barrée, la Révolution…
Ce n’est pas si mauvais que ça, en fait. C’est très insuffisant, fondé, il est vrai, sur un scénario à la limite inférieure de la débilité mais irrigué tout de même d’assez jolies cruautés et de quelques images intéressantes. Pauvre Mexique disait je ne sais plus qui, si loin de Dieu, si près des États-Unis… et il est vrai que tout ce qui tourne autour de ce pays singulier marqué, un demi millénaire plus tôt par les horreurs aztèques, ne laisse pas indifférent. Et ce n’est pas pour rien que le grand Sam Peckinpah, avec toute son amertume, en a fait sa terre de prédilection. Ou d’épouvante, si l’on préfère. Et on a raison de préférer ceci à cela, plus épouvante que prédilection. Read the rest of this entry »
Voilà
octobre 25th, 2022Il y a un moment où on se demande si on ne se fiche pas de nous. Complétement, totalement, absolument. Je sais bien que nous, spectateurs sommes à la fois prêts à tout et si différents que, pour satisfaire notre soif d’images, nous devons bien admettre que tous les goûts soient dans la nature ; les films les plus austères et les plus grasses sottises, les films d’acteurs et les films sans acteurs ; il paraît qu’il existe même des films sans image, avec écran noir permanent. Pourquoi pas ? Nous devons être six ou sept milliards d’individus sur notre Terre (et à chaque mot que j’écris il s’en ajoute encore) et il me semble sinon normal, du moins logique que là-dessus il y ait bon nombre qui ne partagent pas mes goûts et mes partis-pris. Ils ont tort, mais qu’y puis-je ? Read the rest of this entry »
L’apiculteur
octobre 24th, 2022Voilà bien le premier film de Theodoros Angelopoulos, figure révérée par la critique savante, que je regardais. Je ne suis pas certain que j’en verrai un second, malgré la curiosité que j’éprouve pour un aussi étrange titre que Le pas suspendu de la cigogne du même réalisateur. Une brève exploration sur les médias savants permet de le classer dans la même mouvance que les enquiquineurs patentés Ingmar Bergman ou Michelangelo Antonioni. Émoustillé par la présence en première ligne de Marcello Mastroianni, je crois que si j’avais lu cela auparavant, je n’aurais sans doute pas, rebuté d’avance, regardé L’apiculteur. J’aurais sûrement eu tort. Read the rest of this entry »
L’étrangleur de Boston
octobre 23rd, 2022Je suis plutôt partagé sur L’étrangleur de Boston et ma note est fluctuante : film simplement moyen ou au dessus de la moyenne ? Selon que je pense à tel ou tel épisode, je vague et j’erre entre ces orientations. Je place en négatif la trop longue durée du film, la répétitivité de plusieurs épisodes, l’abus – qui m’a quelquefois exaspéré – de cette pourtant très bonne idée de l‘écran partagé (split-screen je crois), l’abandon de certaines pistes qui m’auraient semblé séduisantes à suivre. En même temps je me dis qu’un sujet aussi complexe et le parti justement pris de traiter à la fois l’atmosphère de l’époque, la longue accumulation des crimes, la traque du tueur, sa capture, l’exploration de sa mentalité justifient durée et caractère froid, documentaire souvent, en tout cas non anecdotique du film de Richard Fleischer. Read the rest of this entry »
Roubaix, une lumière
octobre 20th, 2022Incroyable ! J’ai été effaré de constater que Roubaix, une lumière était déjà le quatrième film d’Arnaud Desplechin que je regardais. Le réalisateur en a tourné quatorze et j’en ai donc vu plus d’un tiers alors que tout, dans le personnage du réalisateur, notamment son adulation pour les délinquants sans-papiers me fait horreur ! Qu’est-ce qui me prend donc de ne pas fuir absolument tout ce que tourne un type si éloigné de moi par toutes ses orientations ? Peut-être, tout simplement, son talent de tourneur d’images qui fait que, malgré que j’en aie, je ne peux pas trouver absolument abominables Rois et reine, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) ou Tromperie. Read the rest of this entry »
La petite Lise
octobre 18th, 2022La goualante des pauvres gens.
Le père de famille n’a pas été seulement le héros des temps modernes titre dont le décorait Charles Péguy. Je veux dire par là qu’il y a longtemps que ce pauvre bougre (dont je suis, ou plutôt, fus, mes petits étant devenus subrepticement grands) tire sa galère et subit sa géhenne. Tiens donc ! Ne vous rappelez-vous pas Le Roi Lear de notre ami Shakespeare avec les deux monstres Goneril et Regane ? puis Le père Goriot de notre autre ami Balzac, qui sacrifie ses sous, sa vie, sa santé pour ses deux pétasses de filles, Anastasie et Delphine ? Plus près de nous (mais ma recension n’était pas exclusive), David Golder de Julien Duvivier d’après un roman d’Irène Némirovsky ? La pesanteur de la condition de père. Read the rest of this entry »
La route des Indes
octobre 15th, 2022Vers l’Orient compliqué, sans idées simples.
L’habileté du film de David Lean ne réside pas simplement dans la beauté extrême des images, de leurs cadrages, de leurs couleurs, de ce grand spectacle qui eut tant de force et de puissance dans le cinéma de jadis, qui conviait le monde entier à admirer des films de grandes aventures exotiques ou historiques. Paysages grandioses, costumes superbes, figurants par milliers, fresques majestueuses, sentiments exaltés… David Lean était d’ailleurs un expert en la matière : moins de génie qu’espéré, mais une très grande habileté à tourner des grandes machines qui marquent : Le pont de la rivière Kwaï, Lawrence d’Arabie, Le docteur Jivago. Toujours de la belle ouvrage efficace et solide.
Kramer contre Kramer
octobre 13th, 2022Kramer contre Kramer n’est pas un film déplaisant, ni même désagréable, mais il est tout de même un peu insuffisant pour bénéficier plus de quarante ans après sa sortie, d’une telle renommée et pour avoir récolté une pluie de récompenses et un très grand succès public. Sans doute la qualité de l’interprétation y est-elle pour grand chose, tant elle est exemplaire. En premier lieu Dustin Hoffman (Ted Kramer, le mari abandonné) mais aussi, peut-être surtout Justin Henry (Billy, le petit garçon) qui reçut pour son rôle l‘Oscar du second rôle, à l’âge de 8 ans, plus jeune acteur jamais distingué dans ce palmarès. Meryl Streep (Joanna Kramer, la mère), beaucoup moins présente à l’écran, d’ailleurs, est également excellente dans ce personnage de paumée un peu déséquilibrée, plutôt immature. Read the rest of this entry »
La tente rouge
octobre 11th, 2022Lorsqu’il y avait encore des aventuriers…
Il n’y a pas à dire, Neil Armstrong, le 21 juillet 1969, c’était formidable et nous avons été des millions à vibrer lorsque, pour la première fois On a marché sur la lune. Mais enfin, à y bien réfléchir, il n’était que le résultat, en quelque sorte agi d’un système merveilleusement organisé. En tout cas bien davantage qu’un rêveur, un peu ou énormément fou lancé à la poursuite d’une idée. Les grands explorateurs, les bourlingueurs de génie, les cinglés magnifiques qui traversaient des terres inconnues, qui sillonnaient les océans immenses sans assistance et sans cartes, les champions qui escaladaient les sommets les plus élevés du monde, tout cela n’existe plus. Il n’y a plus rien à découvrir, plus de Conquérants de l’inutile dont parlait le grand alpiniste Lionel Terray. Read the rest of this entry »