D’un roman-fleuve torrentueux, complexe, empli de personnages dont les mentalités ne correspondent pas toujours avec les nôtres, occidentales et souvent mesquines, on peut tirer un résumé qui demeure à la surface des choses, malgré de jolies qualités : c’est le film de King Vidor en 1956, grande machine hollywoodienne où les rôles principaux sont tenus par Mel Ferrer, Henry Fonda et Audrey Hepburn ; qui dure tout de même 3 heures et demie. On peut faire aussi des feuilletons télévisés dont on devine qu’ils ont privilégié les différentes broderies sentimentales en taillant sur l’essentiel : la singularité de la Russie. Read the rest of this entry »
Guerre et paix (Bondartchouk)
avril 16th, 2024Adieu Philippine
avril 7th, 2024Sur la première demi-heure du film, j’étais tout prêt de m’extasier, de crier au grand film méconnu. Les balades des deux jeunes femmes, Liliane (Yveline Céry) et sa meilleure copine Juliette (Stefania Sabatini) font songer aux meilleurs Truffaut de l’époque (Les bonnes femmes par exemple) et surtout au chef-d’œuvre absolu du genre, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. Tout ceci dans un Paris délicieux où ne sévissaient pas l’affreuse Hidalgo et ses amis écologistes, un Paris sans vélos, sans trottinettes et plein de voitures. Un Paris qui vivait et qui était fier d’être Paris. Read the rest of this entry »
La ligne rouge
avril 6th, 2024C’est un peu comme une saveur appréciée par tous ceux qui vous entourent, ou presque, et dont vous prenez les goûts et les points de vue au sérieux, mais que vous ne parvenez pas à aimer. Ceci malgré tous les efforts appliqués que vous faites. Je crains que ce soit à peu près irrémédiable et que la poursuite des tentatives pour forcer les choses n’aboutisse qu’aux mêmes résultats négatifs. On peut bien rarement aller au-delà de sa nature profonde, en fin de compte. Ma comparaison gustative n’a d’autre valeur qu’exemplaire ; n’empêche que c’est bien ce genre de réaction que j’ai ressenti en lisant, après coup, les flots dithyrambiques qui ont entouré La ligne rouge de Terrence Malick. Read the rest of this entry »
L’emprise
avril 3rd, 2024Philip Carey (Leslie Howard) jouit d’une petite aisance financière mais il est affligé d’une infirmité qui le paralyse et l’inhibe : un pied bot. Il aurait passionnément aimé être un grand peintre, est venu vivre à Paris pour y apprendre et y être consacré, mais le jugement de son professeur est absolument sans appel : Vous n’avez aucun talent et n’en aurez jamais !. Changement de cap et installation à Londres où il entreprend des études de médecine. Il a pour amis de joyeux lurons de son âge, notamment Harry Griffiths (Reginald Denny) et Cyril Dunsford (Reginald Sheffield), francs-buveurs et coureurs de filles. Mais Philip, timide, complexé, persuadé qu’il ne pourra jamais plaire à une femme demeure sur la touche. Read the rest of this entry »
Un missionnaire
mars 31st, 2024Édifiant, sympathique et ennuyeux.
Maurice Cloche, bien qu’il ait tourné entre 1935 et 1973 une bonne quarantaine de films – dont certains ont connu le succès – est aujourd’hui bien oublié de nos mémoires. Il s’est appuyé sur des sujets très différents : les filles perdues (Marchand de filles 1957, Filles de nuit 1959), les pensionnats, maisons de correction (La cage aux filles 1949, Quand vient l’amour 1956 Prisons de femmes 1958), plusieurs films policiers ou d’espionnage (Requiem pour un caïd 1964, Coplan, agent secret FX 18 1964, Le vicomte règle ses comptes 1967, Le tueur aime les bonbons 1968). Read the rest of this entry »
Kung-fu master
mars 22nd, 2024Quand Agnès Varda n’a pas un scénario intelligent et original (Cléo de 5 à 7, Le bonheur, Sans toit ni loi), elle tombe facilement dans le pathos et l’insignifiance (La pointe courte, L’une chante, l’autre pas). Naturellement j’exclue de ce propos les documentaires ou quasi-documentaires, généralement très réussis (Daguerréotypes, Jacquot de Nantes, Les glaneurs et la glaneuse) qui relèvent d’une autre logique et d’un autre regard. Mais dans tous les cas, bons et mauvais films, il y a toujours une sensibilité particulière, celle de la photographie, puisque la dame a été, à la base, une photographe. Read the rest of this entry »
Les sultans
mars 19th, 2024Chef de file du cinéma de la Qualité française et donc tête-de-Turc des petits messieurs de la Nouvelle vaguequi ne souhaitaient rien plus que prendre leur place, Jean Delannoy n’est pas un mauvais cinéaste. Disons qu’il est un bon artisan du cinéma, alternant les réussites (Marie-Antoinette reine de France 1956 Maigret tend un piège 1958, Le baron de l’écluse 1960) et les ratages complets (L’assassin a peur la nuit 1942, L’éternel retour 1943, La symphonie pastorale 1946). Et beaucoup d’autres films qui ne laissent de traces que dans la tête des amateurs de vieilleries. Read the rest of this entry »
Nowhere
mars 17th, 2024Aussi ennuyeux que dégueulasse.
Voilà un film vraiment détestable et même méprisable, pire encore que Bully de Larry Clark à qui l’on pouvait reconnaître certaines éminentes qualités, malgré l’omniprésence de la racaillerie intellectuelle qui le sous-tendait. Nowhere n’a rien de cela : : une collection d’infirmes mentaux, de dégueullasseries haineuses et d’incertitudes physiques. Les inconstances du cœur et de l’esprit (et du corps, bien, sûr et d’évidence) posées devant les nombreux protagonistes, tous emberlificotés dans leurs dépendances, drogues, sexes et amours. Pauvre souci de gamins abandonnés à eux-mêmes qui préfigurent notre pauvre aujourd’hui. Read the rest of this entry »
Platoon
mars 15th, 2024Qu’est-ce qui a bien pu pousser John Kennedy, puis Lyndon Johnson, puis Richard Nixon à partir s’engluer dans le bourbier de l’Asie du Sud-Est, sinon la manie étasunienne, catastrophique et permanente, d’aller se mêler de ce qui ne les regarde pas, manie qui leur fait mettre le feu avec constance aux quatre coins du monde et qui nous vaut l’état de guerre presque permanent que nous subissons en nous soumettant à leurs ukases. Faisant semblant de vouloir arranger les choses – qui se règleraient tranquillement sans eux dans des conflits limités – ils les rendent naturellement bien pire qu’elles n’étaient auparavant. Read the rest of this entry »
Que notre joie demeure
mars 11th, 2024Je n’ai cessé d’écrire ici et là combien est grand, formidable, le courage d’une réalisatrice qui parvient, année après année à constituer une oeuvre cohérente et forte, malgré l’absence de tout soutien du CNC et des grands médias qui financent à tire-larigot la plupart des infamies cinématographiques fabriquées pour les soirées de TF1. Oui, courage, sens de la débrouille, capacité à mener son petit monde d’acteurs et de techniciens, ingéniosité à trouver trois francs, six sous pour boucler ses tournages. Une toute petite note d’espoir néanmoins ; je notais déjà, à la fin de Je m’abandonne à toi, son dernier ouvrage, une participation de Canal +. Et le générique de Que notre joie demeure s’ouvre sur l’affirmation de cette participation et de celle de Ciné +. L’arrivée de Vincent Bolloré dans les médias est une véritable bénédiction pour le pluralisme. Read the rest of this entry »