Paris

Légèreté sans poids.

Tombé là-dessus par hasard, sur Canal + et pris en route….

On a, précisément, l’impression qu’avec Klapisch, ça n’est pas gênant, de prendre en route : on s’attache facilement aux histoires multiples, un peu trop pleines de modernité, mais sympathiques et assez bien amenées ; en tout cas, on n’a pas envie de décrocher…

Mais la limite est que, comme dans Chacun cherche son chatL’auberge espagnoleLes poupées russes, une fois vu, c’est absorbé et oublié…

Bon ; cette bile déversée, qu’ajouter à ce que j’ai dit auparavant ? Une petite baisse de la note, sans doute, plus proche désormais de la moyenne à peine. Parce que c’est bien artificiel et que les fils des existences mises en scène semblent très ténus et diaphanes. C’est une mayonnaise, qui a pris, d’une certaine façon, mais dont l’émulsion n’est pas vraiment fraîche et serrée.

Je l’ai déjà écrit quelque part (sur Midnight in Paris, je pense), c’est bien difficile d’entièrement rater un film dont Paris est une des vedettes, tant sa photogénie s’impose et tant, comme un grand acteur majeur, elle a ses éclairs, ses lumières, ses incandescences qui, quelquefois se suffisent. De ce point de vue, et bien que l’amateur des rues et des places puisse aussi s’amuser à reconnaître tel ou tel endroit, Paris ne tombe pas dans les travers trop faciles de la carte postale.

La carte postale est ailleurs : c’est le choix des protagonistes et de leurs histoires qui croisent et s’entrecroisent sans toutes se toucher. On a un peu l’impression qu’on a d’abord posé des caractères et des situations : le danseur de cabaret gravement touché par une maladie de cœur (Romain Duris), le professeur d’histoire dépressif (Fabrice Lucchini) embringué, en se jouant la comédie, dans une histoire amoureuse avec une de ses étudiantes (Mélanie Laurent), le petit peuple des marchés, poissonniers ou maraîchers (Gilles Lellouche, Zinedine Soualem, Albert Dupontel), la boulangère pincée (Karin Viard), et tout un paquet de femmes et filles gentilles meurtries par la vie et les déceptions (Juliette Binoche, Julie Ferrier) ou mannequins en goguette à Rungis, l’architecte émotif (François Cluzet)… et même, dans une démarche niaise et généreuse, le Camerounais qui rêve d’Europe et d’Européennes (Kingsley Kum Abang).

Ce n’est pas mal fait, mais on regarde tout de même ça de l’extérieur.

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