Pour elle

Tout est bien qui finit bien.

C’est sur la foi d’échos bienveillants que j’ai enregistré, il y a quelque temps et regardé hier Pour elle dont j’attendais grand chose et qui m’a paru un honnête film de télévision comme le petit écran nous abreuve à longueur de soirée. Je ne vais naturellement pas en vouloir à ceux qui apprécient, mais je m’étonne qu’ils paraissent accorder tant d’importance et qu’ils aient été emballés par un petit truc bien monté mais aussi lisse qu’un discours d’Emmanuel Macron.

Sans doute la distribution principale n’est-elle pas celle d’un téléfilm. Vincent Lindon a un peu plus de qualité que la plupart des habitués vespéraux de la petite lucarne et Diane Kruger est, paraît-il, une vedette internationale que j’ai déjà dû voir dans quelques films mais qui ne m’a pas laissé la moindre trace, ces beautés blondes étant aussi interchangeables que les menus de fast food.Donnons au film de Fred Cavayé une des qualités majeures du cinéma : le rythme. Un film qui a du rythme n’est pas forcément un film frénétique et dératé : il marque simplement les temps d’accélération quand il le faut et sait ménager les pauses nécessaires : finalement c’est une musique. Pour elle n’en manque pas et on s’y laisse prendre avec un certain plaisir, au delà des invraisemblances scénaristiques et de quelques facilités parasites (les rapports hostiles, tendus entre Julien/Vincent Lindon et son père/Olivier Perrier, par exemple).

Le scénario est d’une grande ingéniosité ; on n’y croit pas un instant, mais on se laisse avoir à cette sorte de conte de fées engagé par l’improbable condamnation de Lisa (Diane Kruger) à la suite d’un tout autant improbable assassinat et poursuivi par les industrieuses combinaisons entreprises par Julien pour libérer la femme qu’il aime, ce qu’il réussira à faire dans un suspense certain, passant entre les gouttes avec un culot et une chance également incroyables.

On est en tout cas bien content qu’à la fin la Vertu et l’Amour triomphent de l’Injustice et de l’Erreur (les uns et les autres avec des majuscules légèrement emphatiques) et bien content que le petit bouchon grognon retrouve son papa et sa maman. Et on est bien content aussi, par les temps qui courent, que les policiers ne soient présentés ni comme des sadiques, ni comme des imbéciles.

Mais on va vite passer à autre chose.

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