Les yeux de Yolande…
Peut-on ne pas applaudir des deux mains à la prestation de Yolande Moreau dans ce film qu’elle a elle-même réalisé ?…
Dans son parti-pris humaniste et chaleureux, attendrissant et sympathique, Quand la mer monte pourrait – il me semble – être un téléfilm ; il n’est pas toujours exempt du goût du pittoresque pour des peuplades un peu singulières – bien sympathiques aussi, au demeurant – représentées comme le fait quelquefois l’excellent magazine télévisé Strip-tease (Le magazine qui vous déshabille) de Jean Libon et Marco Lamensch dont certains sujets ont peut-être inspiré les réalisateurs, Yolande Moreau et Gilles Porte… en tout cas, on se sent quelquefois un peu voyeur, un peu ethnographe…
Mais mille bravos, en tout cas, à l’actrice Moreau, vraie star de l’histoire, avec une sacrée palette d’émotions et de bonheurs donnés… Carrière curieuse d’une femme dont le physique n’est pas…disons très classique… mais qui, dès ses premiers rôles, sort littéralement de l’écran : en face de la grande Sandrine Bonnaire, dans Sans toit ni loi d’Agnès Varda, elle parvenait à faire vivre un personnage de petite bonne victime des mecs, de sa gentillesse (et de Mona !) ; dans Les trois frères une patronne de PMU ahurie et bernée… dans Amélie Poulain, concierge obsessionnelle à l’attente d’un mari disparu jadis, elle composait drôlement bien sa silhouette (Madeleine Wallace)… Dès qu’elle apparaît, même pour un instant, elle vit dans l’œil du spectateur…
Bien dommage que le cinéma français ne lui propose pas plus de rôles