Qu’est-ce que ça vaut ? Pas grand chose !
Vous n’aviez pas tort, amis, de ne pas vous décider, d’hésiter avant de regarder ce Sept fois femme qui n’ajoutera absolument rien à la belle image de Vittorio de Sica, magnifique acteur et réalisateur quelquefois – souvent, même – formidablement inspiré…
C’est un curieux mélange cosmopolite qui m’a fait penser à ce qu’on appelait alors (et qu’on appelle d’ailleurs peut-être encore) la variété internationale, où des crooners un peu sur le retour se produisent à Las Vegas, Monte Carlo ou Acapulco devant des parterres de vieux messieurs en smoking et de dames permanentées…
Curieux mélange à forte tonalité italienne (De Sica, donc, mais aussi Cesare Zavattini au scénario, Riz Ortolani à la musique, la divine Elsa Martinelli dans un très petit rôle, Vittorio Gassman), mais aussi étasunienne (Shirley MacLaine bien sûr, dans un septuple rôle, Peter Sellers, Lex Barker), anglaise (Michael Caine, Adrienne Corri – qui sera, trois ans après, Mrs. Alexander, la femme violée par Alex et ses drooghies dans Orange mécanique-), suédoise (Anita Ekberg) et, bien sûr, française (Philippe Noiret, Judith Magre, Catherine Samie).
Les sept sketches sont très inégaux, et plusieurs d’entre eux sont très faibles ; le meilleur, à mon sens, est Eve, réellement burlesque et déjanté, où deux femmes élégantes (Shirley MacLaine et Adrienne Corri) se font une guerre inexpiable pour ne pas porter la même robe de grand couturier lors d’une soirée de gala à l’Opéra ; mais ça ne va tout de même pas bien loin.
La nostalgie me vient, toutefois, qu’une production internationale pouvait alors situer ses intrigues à Paris, dans un Paris qui n’était pas que le conservatoire touristique qu’il est devenu, un Paris qui était alors, encore, en 1967, la capitale culturelle et civilisée du Monde… Le funeste Mai 68 n’avait pas précipité la disparition de notre pays du nombre des États qui comptent et la boboïsation figée d’une Ville qui s’endort à l’instar de Venise…