Haut les cœurs ! (et pas qu’un peu !)
Dans mon souvenir, ce film n’est pas dégoulinant de remugles utopisto-compassionnels, comme l’est la chanson éponyme, qui fut un grand succès, portée par Les Compagnons de la Chanson et, comme il était de règle à cette époque (1955), par une tripotée d’artistes divers (ça devait aller d’Armand Mestral
à Annie Cordy
), chanson qui beuglait à tout va :
»Si tous les gars du mon-on-de
Décidaient d’être copains
Et partageaient un beau matin
Leurs espoirs et leurs chagrins
Si tous les gars du mon-on-de
Devenaient de bons copains
Et marchaient la main dans la main
Le bonheur serait pour demain »
On voit qu’on n’est pas près d’y être.
Cela étant, j’ai le souvenir d’un excellent suspense (et lisant la fiche, j’aperçois, aux côtés de celui du réalisateur, l’excellent Christian-Jaque
, le nom vénéré d’Henri-Georges Clouzot
! Je ne m’étonne donc plus que cette histoire haletante (nos héros ballottés par l’océan et malades comme des chiens parviendront-ils à recevoir à temps le précieux vaccin ?) ait rencontré un assez beau succès.
Un peu sarcastiquement, je me dis que l’actualité du sujet (le seul matelot non contaminé est musulman, et n’a donc pas consommé le jambon infecté) devrait conduire un éditeur roublard à publier ce bon petit film…
Mais bon, je n’avais que huit ans… Je décline d’avance toute responsabilité si c’est effroyablement mauvais…