Taris, roi de l’eau

Caramba, encore raté !

Difficile de donner une note à un court métrage vraiment très court (10 minutes), sur un documentaire consacré à un des plus grands champions français, le nageur Jean Taris. Pourtant les gros plans, les prises de vue sous l’eau, les ralentis sont innovants et confèrent à ce qui aurait pu être un parfait sujet de la défunte émission Les coulisses de l’exploit un peu plus qu’un statut de reportage.

Beaucoup de champions français sont passés à deux doigts de la consécration maximale – c’est-à-dire d’un titre olympique – par un curieux mélange de malchance et d’incapacité de faire les bons choix au bon moment : mon cœur d’adolescent a longtemps gardé la brûlure de la défaite de Michel Jazy, sur 5000 mètres en 1964, à Tokyo, où, sur une piste détrempée, il a attaqué 15O mètres trop tôt, dans l’avant-dernier virage et n’a fini que 4ème.

Jean Taris, c’est encore pire : en 1932, à Los Angeles, il dominait de la tête et des épaules le 400 mètres nage libre et avait abordé la 8ème et dernière longueur de bassin avec une avance invraisemblable sur l’Étasunien Buster Crabbe qui fut une des incarnations de Tarzan. Mais trop désinvolte, et aveuglé par le soleil couchant, qui lui dissimulait le sprint frénétique de son concurrent, situé à une ligne d’eau éloignée, il termina paisiblement son parcours sans se rendre compte qu’il s’était fait remonter sur le fil…

Porca misera!… en tout cas le film bref de Jean Vigo m’a permis de découvrir le visage de ce malheureux !

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