Victor/Victoria

victor_victoria_0001_620pxSur le fil du rasoir

Sur un scénario malin et scabreux écrit en 1933 par Reinhold Schünzel et Hans Hoemburg – dont j’avoue, à ma courte honte, qu’ils me sont complètement inconnus, mais dont le patronyme évoque l’Allemagne, et vraisemblablement l’Allemagne d’avant, celle mise en scène dans Cabaret (mais je m’avance, peut-être…), sur un scénario délicat et ambigu, Blake Edwards réalise une merveille de film, plein de délicatesse et de drôlerie.

Mais la caractéristique de ce metteur en scène là, c’est peut-être bien, d’ailleurs, et même sans doute, l’élégance dans l’incongru et le burlesque, la légèreté qui tutoie le précipice ; à preuve, la série de La panthère rose (tout au moins au début), ou La party.

victor-victoria-1982-11-gDans Victor/Victoria, l’élément perturbateur n’est pas le Peter Sellers à la fois lunaire et déchaîné des films cités, mais l’habile anecdote, ses recoins et ses roublardises, tout cela admirablement servi par une Julie Andrews, femme du réalisateur, aussi bonne chanteuse que dans La mélodie du bonheur mais, en l’espèce, infiniment plus sexy !

Autant citer le résumé que donne Wikipédia, pour qui n’aurait pas vu ce film virevoltant, léger et drôle :

Dans les années 1920 à Paris, Victoria Grant est chanteuse et ne trouve pas de contrat pour subsister. En désespoir de cause, et suite à sa rencontre avec un homosexuel quinquagénaire, elle se déguise en homme et, grâce à sa tessiture exceptionnelle, crée un spectacle de travesti. Elle connaît alors sous le nom de Victor Grezhinski un franc succès, au point d’attirer l’attention d’un producteur de spectacles américain, très amateur de femmes.

victorvictoria1982Festival de faux-semblants, d’ambiguïtés voulues, ou révélées, de chemins détournés et d’itinéraires déviants, le film bénéficie, en outre d’une des meilleures musiques qu’ait jamais écrites Henry Mancini, qui sait mettre parfaitement en valeur l’organe exceptionnel de Julie Andrews (oui ! je sais ! parler, dans le cadre de ce film d’organe exceptionnel, ça fait un peu bizarre, mais je maintiens ! tant pis pour les esprits mal placés), musique qui donne aussi le ton à des numéros de music-hall superbement filmés, raffinés et intelligents.

J’avoue ne pas me souvenir de Tootsie, de Sydney Pollack, sorti à peu près en même temps, et qui met en scène une relation inverse (un homme déguisé en femme) ; mais ce que je me rappelle, c’est que, j’étais sorti de l’un enchanté (et cet enchantement revient à chaque fois que je revois Victor/Victoria) et de l’autre simplement amusé… D’ailleurs, ça ne m’étonne pas : Julie Andrews est infiniment plus agréable à regarder que Dustin Hoffman

La place est à la contradiction, désormais !

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